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Libération
Critique

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publié le 14 mai 2004 à 0h36

Alors que le push ­ l'info à la demande envoyée à l'internaute grâce à des programmes bouffeurs de vie privée (cookies et autres spywares) ­ fait pschitt, le courrier électronique devient le concurrent éditorial du Web et des blogs. En matière d'art contemporain et de culture électronique, deux «mailzines» indépendants et forts en contenus, Paris-art et T'es in t'es bat, ont choisi de balancer leur prose via un courrier hebdomadaire. Paris-art, qui envoyait cette semaine sa 55e newsletter, couvre l'art contemporain parisien. T'es in t'es bat, qui en est à son 53e courrier truffé d'infos, s'intéresse aux cultures émergentes et électroniques. Malgré des tons et des champs couverts très différents, chacun invente une manière d'informer, à mi-chemin du guide (liens, horaires, adresses) et du journal. La même exigence par rapport à une «ligne» a sans doute facilité leur large diffusion : 22 250 abonnés pour Paris-art, 37 000 pour T'es in t'es bat.

D'un côté, un universitaire rompu aux aventures non commerciales (ex-rédacteur en chef de la Revue photographique), André Rouillé, a créé un réseau de 35 amateurs éclairés qui couvrent une soixantaine de lieux parisiens. But ? Etablir une «cartographie de l'art contemporain et de tout ce qui est en train d'émerger», dit-il. Adossé à un site (150 000 pages vues par mois) et à un guide trimestriel papier gratuit, Paris-art (presque) tout l'art contemporain à Paris démocratise l'accès aux pratiques artistiques avec rigueur et sobriété ­ «gr