Hyères (Var) envoyé spécial
Pas encore soumise aux impératifs industriels et commerciaux, la jeune scène mode émet souvent des signes avant-coureurs, des indications de changement de cycle. Le Festival international des arts de la mode à Hyères reste un observatoire privilégié des générations émergentes, pour le stylisme mais aussi pour la photo. La manifestation qui se tient chaque année début mai propose de découvrir une dizaine de jeunes créateurs. Et il y a longtemps que l'on n'y avait pas vu des collections aussi fortes et aussi expressives. Un talent s'est détaché, cette édition : Richard René, qui rafle tous les prix (grand prix du festival ex-aequo, prix du public, prix 1.2.3., prix des grands magasins américains Nordstrom). Cet ancien assistant de Jean-Paul Gaultier signe une collection au glamour sombre et au chic très parisien. Ses robes-étuis emprisonnent le buste et figent la femme dans des attitudes couture 50. Les bras sont plaqués dans un fourreau-camisole, les mains arrimées à la taille par des manches chauve-souris. «Je cherche à renouer avec une gestuelle élégante», assure le lauréat.
Déstructurés. Tout cela serait un brin conservateur si des Zip invisibles, placés sur les côtés du vêtement, ne permettaient de libérer le mouvement et de dégager le corps. Le tissu vibre alors sur le buste, les pièces se déstructurent et gagnent en modernité. Certains voient en Richard René un talent de la trempe de Viktor & Rolf ou de Gaspard Yurkievich, créateurs en leur tem