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Libération
Critique

L'esprit fripeur

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publié le 14 mai 2004 à 0h37

Evoluant autour d'un lit tendu de satin rose, Lizzie Koller porte comme un avant-goût estival, quelques pièces de la collection Woch Dom : maillot de bain une pièce Arena rescapé des Jeux olympiques de Moscou 1980, bottes de pluie à talon et chapeaux à larges bords. Sa silhouette, toute en glamour tape-à-l'oeil des années 80, évoque madame Tony Montana (Michelle Pfeiffer) autour d'une piscine dans Scarface. La scène se déroule au 72, rue Condorcet, dans l'arrière-salle de la boutique Woch Dom, le concept-store vintage de la capitale initié par Rudy Cohen et Lizzie Koller. Non pas une échoppe détentrice de la pièce-unique-hors-de-prix-mais-uniquement-sur-rendez-vous surfant mollement sur la tendance du moment. Ni une sorte de rétrovirus parigo-parisien à l'avant-gardisme sagement contemporain de Chez Colette. Woch Dom, jeu sur «mode» et «show», «montrer la mode», est un phénomène à lui tout seul, un univers chic et rétro décliné au présent.

Concurrence. Dans son costard à la Don Johnson version Miami Vice, Rudy Cohen, juste 25 ans et maître des lieux, parle de son ambition : «Habiller les filles pour qu'elles se sentent belles et sexy, les garçons pour qu'ils soient beaux gosses. Si j'arrive à cela, je serais heureux car je retrouverais dans la rue, aux terrasses des bars et en boîtes de nuit, la sensualité et le chic de mes parents quand j'étais enfant, ces looks qui ont du chien caractéristique de mon style et en particulier de mes pièces des années 80.»

Lorsqu'il a ouvert à