Dans le tableau de famille du cinéma français, Jean-Pierre Mocky occupe une drôle de place. Celle, «nécessaire», disait Jean-Louis Bory de «l'affreux Jojo qui tire la queue du chat (...), annonce à table que la grande soeur couche avec le cousin militaire, pousse dans l'escalier le fauteuil roulant du grand-père paralytique, (...) glisse du poil à gratter dans tous les slips». Alors que ce sale gosse de 75 printemps prépare son 47e long métrage (un polar sur la malbouffe où il espère donner des petits rôles à José Bové et Bernard Tapie), Pathé lance les sept premiers titres d'une collection Mocky qui se présente comme une quasi-intégrale en DVD. Avec des images restaurées et des bonus parfois un peu chiches, même s'ils incluent toujours les bandes-annonces, toujours très inventives, du bonhomme. Dix autres films sont programmés pour l'automne puis, si les ventes sont jugées satisfaisantes, une dizaine de plus tous les mois. L'apothéose est attendue pour 2006 avec des raretés : ses courts métrages, ses «Hitchcock présente» (Myster Mocky, une série télé de 1991 jamais diffusée hormis en avant-programme dans son cinéma de quartier du Brady)... et même des extraits de son unique film porno, réalisé «en 1975 pour protester à ma manière contre la loi de Giscard autorisant les pornos, assure Mocky en rigolant. Les droits d'exploitation du film ont été achetés par le mari de la fille qui jouait dedans !».
Si se promener dans la filmographie de Mocky ressemble beaucoup à un tour de mo