Rennes correspondance
Un bâtiment tout en longueur percé de fenêtres à petits carreaux aux drôles de chapeaux d'ardoises. L'endroit ne paie pas de mine et passerait presque inaperçu. Seul un tube de néon bleu courant sur sa façade signale cette présence légèrement incongrue. Entre zone pavillonnaire et tours carrées du quartier de Maurepas, à la périphérie de Rennes. Au bord d'un boulevard assez fréquenté. A ras de trottoir. Pénétrer dans l'univers du Mondo Bizarro est une aventure. Comme un voyage dans le temps. Une traversée du miroir vous propulsant deux ou trois décennies en arrière et dans des atmosphères plus anglo-saxonnes que gauloises. Quelque part entre le célèbre club new-yorkais CBGB's de la fin des années 70 et le pub-rock d'une banlieue londonienne.
Têtes de mort. Pour venir ici, Alice s'est revêtue de cuir noir, d'un jean serré, a souligné ses lèvres de carmin et le pays des merveilles ressemble surtout à un antre un rien enfumé et moite, voué au punk rock et dérivés en tous genres du binaire énergique. Avec, sur les murs, quelques têtes de mort en autocollants et autres allusions méphistophéliques de bon aloi. «C'est en tournant il y a quelques années avec un groupe rennais, les Gunners, que je me suis rendu compte que dans tous les pays d'Europe, en Angleterre, mais aussi en Pologne ou en République tchèque, il y avait ce genre de clubs avec une scène, une sono, des éclairages à demeure pour produire des concerts dans de bonnes conditions, raconte Bruno Perrin