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Libération
Critique

Musiques à pile, le courant passe.

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publié le 1er juin 2004 à 0h52

A Bordeaux,

Le jazz-band accompagne le départ du train à vapeur. Un voyage d'une heure, à quelques bordées de Libourne, en Gironde. Destination : Tizac-de-Lapouyade, 480 habitants. Tout le monde descend. On s'entasse dans le foyer communal pour un spectacle burlesque musical. Ambiance bon enfant. C'était dimanche, en ouverture de Musiques à pile, septième édition de ce festival, qui se joue sur quatre communes dont la plus grosse, Saint-Denis-de-Pile, ne dépasse pas 5 000 habitants.

Chorales. Pourtant, Musiques à pile fait venir des têtes d'affiche, Art Mengo et Susheela Raman cette année. «Le contraire de la Star Ac», selon Bernard Merlet, le directeur artistique, qui veut mixer artistes connus et gens du cru. Jeudi soir, c'est le Basque Peïo Serbielle et la Kabyle Hayet Ayad qui seront sur scène, accompagnés par les choeurs d'une cinquantaine d'enfants d'écoles primaires du canton et des chorales d'adultes.

Un rendu de sept mois de travail jalonnés de couacs. Les gamins vivent l'expérience comme une corvée. Serbielle se prend en pleine figure le «paradoxe déchirant» de ces enfants, consommateurs de musique, qui «chantent faux», «incapables d'articuler». Une vraie «cata» pour le chanteur, «obligé de les engueuler» tout en expliquant que «se tromper, c'est s'enrichir».

«Exigence». Avec les adultes, le chantier n'est pas plus facile. Andrée, 56 ans, bénévole, se sent plus à l'aise aux fourneaux, à nourrir, midi et soir, techniciens et artistes, que dans la chorale, bousculée par