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Libération
Portrait

Andrea Branzi en vases éclos

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publié le 4 juin 2004 à 0h55

«Juste des petites structures pour soutenir des fleurs, mais qui vont bien au-delà du vase», explique l'architecte-designer italien Andrea Branzi (né en 1938 à Florence). Dans son exposition «Blisters», qui vient de transhumer de la Design Gallery milanaise à Mouvements modernes à Paris, on peut admirer deux sortes de compositions. D'abord des petites architectures combinées à des contenants en verre dont certains accueillent des roses blanches («Golden Gate»), pour former des sortes d'ikebana. «Il y a des civilisations qui n'ont pas eu d'architecture, mais toutes ont eu des vases, cet objet inutile indispensable». La deuxième série de pièces, plus indécises et troubles, s'intitule précisément «Blisters» : des boîtes très plates, ou bulles en plastique blanc satiné, à peine translucides, qui laissent deviner des ombres de végétaux à l'intérieur. «Là, c'est un engagement contre la promotion, l'exhibition, poursuit Branzi. Une défense de l'usager. Je mets un filtre entre l'homme et l'objet pour rechercher une vision plus mystérieuse, liquide... Comme une image.»

Radical. On comprend immédiatement qu'Andrea Branzi est un théoricien et qu'il ne propose pas un design d'objets standards. Il a participé, à partir des années 60, à tous les mouvements architecturaux et design radicaux, internationaux et italiens : Archizoom, Alchimia, Global Tools, Memphis. Il a été marxiste, adepte de la Beat Generation, du Pop Art, très pro-Rolling Stones et amateur de musique répétitive. Il a dirig