La «leçon de musique» du festival de Cannes était dispensée, cette année, par Lalo Schifrin, auteur de partitions aussi discrètes que Mission impossible ou Bullitt. Dans le compte rendu de l'AFP, le compositeur insiste lourdement sur le «rôle psychologique» de la partition. Le cinéaste s'adresse «à votre conscience, la musique à votre inconscient» affirme-t-il. Il ajoute : le «pouvoir de la musique sur l'inconscient fonctionne même lorsqu'elle s'est tue». Ainsi de Bullitt, dont le thème disparaît vite, dès le début de la poursuite en voiture de Steve McQueen dans les rues de San Francisco. Un son plus mécanique lui succède : le vrombissement des voitures. Or, loin d'être une rupture, ce son «est le prolongement de la musique» insiste Schifrin. Cette saillie auto-analytique renvoie directement à un autre film et une BO plus que VIP sur la Croisette : Kill Bill 2 de Quentin Tarantino. Dans ce bouillon de citations «de genre» (kung fu, manga, western, polar...), la musique tient évidemment une place centrale. Dès le début du film, un thème vient titiller très malicieusement le nerf auditif. Des petits à-coups de violons. Légèrement stridents. Le tout sur un fond de basse westernienne sautillante aux alentours du mariage-massacre dans la chapelle de Two-Pines. Le morceau s'intitule Silhouette of Doom. On y reconnaît vite le style d'Ennio Morricone. Mais ce qui retient l'attention, c'est moins le clin d'oreille au plus célèbre saucier des films spaghettis de Sergio Leone que l'ut
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