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Libération
Critique

Douglas Coupland. Un vaudeville des familles

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publié le 11 juin 2004 à 1h01

Sorti en France en 1993, Génération X était l'histoire de losers qui se racontaient des histoires dans le désert. Une génération coincée entre hippie et yuppie. Leur peu de convictions les caractérisait : refus des utopies des années 60 et du credo ultralibéral des années 80. Dix ans après, rien n'a vraiment changé chez Coupland, toujours l'éloge de la fuite dans le rêve, le souvenir ou les situations rocambolesques, et un talent pour les dialogues dignes des meilleures sitcoms. Toutes les familles sont psychotiques a pour sujet une famille canadienne «moyenne». Une mère qui aurait voulu ressembler à ma sorcière bien-aimée, un père aux idées sur la virilité périmée depuis John Wayne, leurs enfants : Wade, un casse-cou bon à rien, Bryan, un pleurnichard suicidaire, Sarah, une cosmonaute. Pour le départ dans l'espace de la fille, les Drummond au complet, belle-mère comprise (Ted a quitté Janet pour «une épouse plus décorative»). Le livre s'ouvre avec la mère sexagénaire dont on apprend qu'elle a le sida. Retour en arrière. Wade a fricoté avec sa bimbo de belle-mère, le père furieux lui tire dessus, la balle le traverse et touche Janet. Wade était séropositif. La suite est aussi déjantée, dans l'esprit du film Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze. Cette course folle est juste une manière de parler des familles. Et l'écrivain de confesser : «A un moment donné, on se rend compte que sa famille est zinzin, mais le lot de consolation c'est de savoir que toutes les familles