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Libération
Enquête

Von Dutch sur le front du people

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La marque la plus fashion du moment n'a jamais fait de pub. Créée par un original californien et exhumée par un Français, elle se contente d'afficher son logo sur les têtes de Britney, Johnny ou Madonna.
publié le 11 juin 2004 à 1h00

Ces photos de Britney Spears, Johnny Hallyday, Beyoncé ou Lorie, tous coiffés d'une casquette siglée Von Dutch, côtoient celles du designer de la marque, le Français Christian Audigier, tête nue. Les couvre-chefs, «ça ne me va pas», dit-il en riant. Ce sont ces casquettes, pourtant, dont le look emprunte aux truck hats des travailleurs du Midwest américain, qui ont fait la fortune, aussi énorme que soudaine, de l'entreprise de Los Angeles. La clé du miracle ? Du people, encore du people, toujours du people, et grâce à eux, une publicité gratuite dans les magazines du monde entier. Les «rich and famous» sont les porte-drapeau d'une coolitude ensoleillée et «djeune», saupoudrée d'une pincée de légende. Lancée en 1999, l'entreprise faisait «deux millions de dollars de chiffre d'affaires en 2002, 65 millions en 2003, et déjà 82 millions sur les cinq premiers mois de 2004», précise Audigier. De passage en Europe pour quelques jours, le designer, qui possède aussi 25 % de la boîte, se déplace en jet privé, reçoit à l'hôtel Raphaël et supervise l'ouverture du premier magasin Von Dutch à Paris, place des Victoires, à deux pas de Kenzo.

«Signe de ralliement». L'endroit se veut une sorte d'entrepôt chic, avec tubulures apparentes et parois de métal sombre. Y circulent des femmes trop bronzées, des adolescents très sapés, des curieux un peu perdus. On y achète des tee-shirts aux teintes explosives, des jeans foncés, des ceintures et «bijoux» du style Harley-Davidson, mais surtout des di