Ça promet d'être le «roman à clef» de l'été. Peu connue en France mais beaucoup plus aux Etats-Unis, où elle dirige le magazine Vogue (un million d'exemplaires vendus chaque mois), la Britannique Anna Wintour, 52 ans, est l'héroïne à peine masquée de Le diable s'habille en Prada (1), un premier roman écrit par celle qui fut son assistante pendant un an, Lauren Weisberger, 26 ans.
Bien qu'elle prenne soin de préciser que ce petit pavé (441 pp.) est un «livre de plage» qui ne parle en rien d'Anna Wintour, Lauren Weisberger y raconte quand même l'année de cauchemar vécue par une certaine Andrea, assistante d'une certaine Miranda Priestly, patronne redoutée d'un puissant magazine de mode. Depuis, des Etats-Unis (où le bouquin, sorti il y a un an, fit un carton jusqu'à être acheté par Hollywood) à la France (où il vient juste d'être traduit), les fashionistas tentent de démêler le vrai du faux parmi cet étalage de cruauté, de mégalomanie et d'indifférence.
Ses exigences. Tel un magnat hollywoodien, un dictateur tropical ou un général prussien, la froideur de Miranda n'a d'égal que son goût pour les caprices. Sous ses ordres, Andrea effectue un nombre étourdissant de tâches, de 7 heures du matin à 23 heures. Dont : commander un petit-déjeuner toutes les vingt minutes et jeter le précédent jusqu'à ce qu'«elle» arrive ; faire parvenir par avion privé deux exemplaires du dernier Harry Potter à «ses» enfants, en week-end familial en France ; ou bien localiser, depuis Manhattan, Karl Lag