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Libération

Garanti sans torture

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publié le 18 juin 2004 à 1h06
(mis à jour le 18 juin 2004 à 1h06)

Samedi dernier, TF1 diffuse les premiers épisodes de la seconde saison de cette série sadique et nouvelle dans sa forme affolée de récit : 24 Heures. La saison est passée aux Etats-Unis voilà un an, sur Canal + six mois plus tard. L'argument est simple comme celui de certains jeux vidéo : à la première minute, on apprend qu'une bombe nucléaire, armée par des terroristes arabes, va exploser quelque part à Los Angeles pendant la journée. Comment le pouvoir américain va-t-il identifier ces terroristes et tout désamorcer ? Le scénario accumule les invraisemblances pour aider les personnages ; c'est une vertu de 24 Heures : le pacte narratif y est tellement sous pression, sous impatience, que le téléspectateur finit par croire en tout ce qu'il voit. La première scène est très violente : des agents américains torturent un terroriste pour lui faire avouer où et quand la bombe doit exploser. L'homme est pris dans un réseau de tuyaux et de fils électriques. On le brûle à l'intérieur, avec méthode, sous contrôle médical. La scène donne, avec un an d'avance sur la guerre en Irak, le sens de la suite de la série : on commence par torturer sous prétexte de connaître la vérité ; on continue parce qu'on ne peut plus s'arrêter ; et on finit ­ vite ­ par jouir en cruauté. Plusieurs actes de torture rythment donc 24 Heures. Sur la torture, bien avant l'Irak, le sociologue allemand Wolfgang Sofsky a beaucoup dit en peu de mots dans ce livre inquiétant et désespéré, au style apocalypti