Laurent Courau interviewe par e-mail pour la Spirale. Nous avons usé de la même méthode pour le cuisiner sur son anthologie des bizarres. La version longue sera publiée sur Liberation.fr (à partir de 8 heures vendredi).
Comment la Spirale s'est-elle trouvée au carrefour de comportements parfois extrêmes, toujours marginaux ?
Jusqu'à l'arrivée du Web et la création de la Spirale, j'organisais des concerts hardcore-punk, je réalisais des clips ou je publiais une lettre d'info cyberpunk. Ça m'a permis de prendre conscience du rôle des marges, ces «zones d'autonomie temporaires». La culture hip-hop n'est pas née dans les centres d'art contemporain mais sur le béton graffité des terrains de baskets du Bronx. Le constat vaut aussi pour le mouvement punk, la culture techno, la cyberculture, le renouveau gothique, etc.
La «crash culture», c'est quoi ?
Une agglomération de créativité déviante, de nouvelles technologies et d'énergie libertaire qui se développent dans un environnement marqué par Tchernobyl, le 11 Septembre, l'effet de serre et des pandémies telles que le sida ou le Sras. Une énergie du désespoir en quelque sorte, voire un refus d'abdiquer face à un futur qu'on nous annonce menaçant.
La diffusion des technologies au quotidien ne signe-t-elle pas la fin des visions fantastiques futuristes ?
La cyberculture n'a plus vraiment de raisons d'être, puisque son élément fédérateur, le réseau, s'est banalisé. Mais les excentriques peuvent aujourd'hui rêver (ou cauchemarder) de biotechn