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Libération
Critique

Le Général, rose bon ton

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publié le 25 juin 2004 à 1h11

«Une alternative au populo-branché d'Oberkampf et aux marronniers du canal Saint-Martin», disent les initiés. C'est dans une rue courte et discrète, à deux pas de la place de la République, entre l'avenue du même nom et le boulevard Voltaire. Rue Rampon, Antoine-Guillaume de son prénom, un général d'Empire. Malgré une campagne d'Egypte et d'Italie, il ne méritait pas un boulevard, visiblement. De l'extérieur, les briques de la façade des années 1930 ne laissent rien deviner de l'esthétique de ce trois étoiles, îlot contemporain au coeur du XIe arrondissement. Preuve ultime que le quartier arty s'est embourgeoisé.

Orchidées. La porte s'efface devant vous, et soudain, le gris de la ville est loin. Du blanc, du bois et du fuchsia. «Rose is the new black !», s'enthousiasme un client. C'est vrai, le rose est partout. Dans la tapisserie au mur, réinterprétation numérique d'un motif floral du début du siècle ; en damier dans la moquette «festive», qui mène à des chambres chromatiquement neutres. On a pris soin de déposer, pour la touche verte, une pomme granny smith, sur l'oreiller. Pas ringard au point de vous offrir des chocolats. Il y a bien un long canapé couleur tabac dans le hall mais c'est le rose, encore, qui domine au bar, avec une large banquette sur toute la longueur du mur dans ce qui a tout d'un musée miniature du design. Chaises tulipe de Starck pour Kartell, carrés vernis blancs où poser son fessier et autres fauteuils d'inspiration Chanel. Tables rondes, sur lesquell