Depuis le manifeste futuriste de l'Art des bruits de Russolo jusqu'aux erreurs informatiques détournées contemporaines, les arts sonores sont plus vivaces que jamais. «Avec le développement des technologies, les pratiques sont devenues aussi nombreuses et diverses que les individus», constate le plasticien sonore Joachim Montessuis, qui tente de faire le tri dans le bruit ambiant, en lançant le quatrième volume d'Erratum, compilation de trois CD où se côtoient 53 artistes internationaux atypiques, plasticiens, poètes et expérimentateurs du bruit, dynamiteurs de cadres, dont les pratiques transgressives se situent à l'intersection du son et de la poésie. «Je cherchais des gens inclassables, que je force un peu à se mettre ensemble, car, malgré les beaux discours sur le mixage et l'interdisciplinarité, les passerelles n'existent pas forcément entre les milieux. Erratum ne cherche pas les juxtapositions entre poésie et musique, mais leurs potentiels fusionnels.»
Revue sonore lancée fin 1997, alors que Joachim était étudiant aux beaux-arts de Besançon, cet album, qui se feuillette, se place aux frontières des sphères poétiques et musicales et des arts plastiques (art audio, installations, performances, poésie sonore, bruitisme, électroacoustique). Erratum #4 Noise + Art + Poetry collisionne aussi bien des sommités de la poésie sonore (Michel Giroud qui hurle ici en coeur avec son chien dans DogSong, Charles Pennnequin qui récite une pièce farfelue, Malade d'amour) que des musicie