Tourcoing envoyée spéciale
Elle a l'air minuscule, la gamine installée dans la gigantesque balançoire musicale qui se dresse à l'entrée de l'exposition collective Panorama 5, consacrée aux productions annuelles (ludiques, poétiques mais souvent très lisses) du Fresnoy, studio national des Arts contemporains à Tourcoing.
Léonardien. La balançoire imaginée par le Moldave Veaceslav Druta évoque les ingénieuses et fantasques machines de Léonard de Vinci, où l'aspect artisanal cache une technologie sophistiquée. Le mouvement de balancier met en branle deux impressionnantes roues de bois sur lesquelles sont tendues des cordes de guitares, pincées par des médiateurs. Le visiteur improvise de la musique, à partir de morceaux précomposés, en déplaçant ses mains sur les barres. Son poids et l'amplitude du balancement influent sur le timbre et le volume.
Plus loin, Sabrina Montiel Soto nous invite à «descendre vers le haut», dans une installation déstabilisante où le regard est constamment écartelé entre ciel (un papillon se débat, pris au piège dans un lampadaire-écran) et terre (un gouffre se déploie à nos pieds dont une femme essaie en vain de s'extraire). Un sentiment de vertige et d'enfermement amplifiés par la stéréoscopie, qui crée, grâce à des lunettes spéciales, l'illusion du relief. Cette technique, rarement utilisée dans le champ de la création, fait aussi le charme du film passe-muraille ou «documentaire topographique» de Boris Nordman, qui après avoir tracé un ligne droite su