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Libération

Une palette de panoplies

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De la garde-robe lunaire (Raf Simons) à l'échappée montagnarde (Junya Watanabe).
publié le 5 juillet 2004 à 1h20

Telles des créatures de l'au-delà glissant d'un vaisseau spatial, les modèles de Raf Simons descendent un à un des escalators de la Géode. En costume blanc lunaire, impeccablement cravatés, ces garçons dégagent une élégance distante. Le créateur belge a le génie de faire naître l'étrange au sein des grands classiques de la garde-robe masculine ; il exagère l'ampleur des pinces d'un pantalon, taille de sublimes trenchs en Nylon craquant oversized ou, au contraire, plaque des vestes un bouton au plus près du corps. Tout n'est que jeu de proportions, opposition entre moulant et ampleur, noir, gris pâle et blanc. Cette collection époustouflante résume dix ans de recherches personnelles, elle restera sans doute comme l'une de ses plus belles.

Comme toujours, Marc Jacobs donne le la de la saison chez Louis Vuitton, avec une relecture de l'élégance College 40, comme on n'en a pas revu depuis les années 80. Impossible de ne pas évoquer Rupert Everett dans Another Country face à ses pulls cricket dans lesquels s'engouffre une écharpe, ces vestes d'intérieur en velours cramoisi ou ces pantalons de pyjama sous des manteaux de cachemire portés à même la peau. Parfaite panoplie du petit dandy pour grands garçons sensibles, trimbalant encore leur doudou : un nounours monogrammé. Marc Jacobs réussit une mode pour antiquaires ­ Carré Rive Gauche.

Le défilé-performance de Gaspard Yurkievich revisite les codes d'une autre génération d'homos. Aux mannequins, le créateur préfère les break-dancers