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Libération

Lacroix, la poésie du désordre

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Chez Jean Paul Gaultier, feuilleton de cape et d'épée avec tuniques, kilts et cuissardes.
publié le 9 juillet 2004 à 1h24

Les griffes de luxe qui ont été un peu loin dans la prostitution avec le star-system, donnent aujourd'hui dans le grand genre. A la course au placement de produits chez les pseudo-célébrités, certains ont laissé des plumes et pas que dans la cour de la ferme. Cendrillon se rêve donc princesse chez Dior, Louis Vuitton se lance dans la joaillerie, quand chez Chanel, la grande Mademoiselle reprend ses droits, plus austère que jamais, en noir et blanc. Un renouveau graphique se dessine au fil des collections.

Christian Lacroix fait péter la couleur, il opère par aplats monochromes : longs fourreaux bustiers en taffetas rose Stabilo, tailleur-robe trapèze vert cru. Fini les télescopages de motifs, les patchworks de matières et de références, le couturier donne un tournant plus graphique à son travail. Les marqueteries de satin noir et blanc vireraient presque Op Art si une broderie de rose géante ne les rappelait à la poésie du désordre. Chez Christian Lacroix, les idées éclatent comme des feux d'artifice, des éclaboussures de poudre d'argent sur un manteau parachute ; une envolée lyrique empreinte de sauvagerie.

Les effets de matières triturées c'est aussi la spécialité de Franck Sorbier, moins inspiré quand il s'agit de donner forme à un vêtement. En la chapelle des Beaux Arts, mesdames Raffarin, Villepin et Chevènement participent à de la cérémonie funèbre en hommage aux amis et oiseaux de Franck Sorbier, disparus. La collection a pour thématique le Requiem ; d'où une bande-son