Leipzig (Allemagne), envoyée spéciale.
Les 90 musiciens en queue de pie et robe de soirée du FILMharmonic Orchestra Prague accordent leurs instruments pendant que le pianiste Seiji Honda s'installe. Dans un silence religieux, le chef d'orchestre et compositeur Andy Brick lève sa baguette et, dans les murs du Gewandhaus, temple de la musique classique à Leipzig, résonne soudain... un air de Final Fantasy VII. Pour la deuxième année consécutive, Leipzig accueille un concert dédié aux meilleures musiques de jeux vidéo. Comme l'an passé, on joue à guichets fermés. Quatre semaines avant l'événement, les places étaient écoulées et les enchères grimpaient sur e-bay. Devant un public insolite d'ados en jeans et T-shirt, l'orchestre symphonique a interprété pendant une heure et demie un florilège des tubes du jeu vidéo, des lugubres contrebasses de Max Payne 2 aux martiales percussions d'Everquest II en passant par le medley aux sonorités caribéennes de The Secret of Monkey Island, ou un air d'opéra de Final Fantasy VI, interprété par un trio soprano-ténor-basse. Des avant-premières (Starship Troopers ou S.T.A.L.K.E.R) mais aussi des classiques comme Super Mario Bros. (1985) de Koji Kondo, l'un des refrains les plus populaires de toute l'histoire du jeu vidéo, ou Turrican (1990) de Chris Hülsbeck, des ritournelles gravées dans la mémoire collective, créées pour NES ou Amiga et interprétées ici dans de surprenantes adaptations orchestrales. Le public, après avoir gratifié les musiciens