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Libération
Critique

«Azumi» tous azimuts

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publié le 10 septembre 2004 à 2h05

«Pour la première fois au cinéma, une femme tue 200 hommes !» Associé à l'image d'une ravissante adolescente japonaise, c'est ce qu'on appelle un slogan aguicheur. Qui appelle vérification dans le triple DVD consacré à ce film très couru au Japon mais inédit dans les salles françaises. Verdict : Azumi est bien une serial killer de tout premier ordre, au rendement d'autant plus impressionnant que sa seule arme est le sabre. On n'en attendait pas moins du réalisateur, le trentenaire Nippon Ryuhei Kitamura, fan de Mad Max et ancien rocker énervé. Versus, son premier long métrage, nous avait gratifiés d'un plan tourné depuis l'intérieur d'un crâne défoncé à coup de poing. Le menu d'Azumi propose, entre autres gourmandises, une partie de bras de fer qui se termine sur une main transpercée en un cratère de la taille d'un louis d'or, sans oublier une décapitation à retardement du plus bel effet. Pourtant, Kitamura s'est un peu calmé avec l'âge : l'histoire est compréhensible, et il y a même des plages de repos.

Adapté d'un manga publié en 1994, Azumi ressemble en fait davantage à un jeu vidéo. Comme si l'héroïne progressait d'un palier de difficulté à un autre, affrontant des adversaires à chaque fois plus forts... et plus dérangés. A l'instar de la série cinématographique des Baby Cart, les «méchants» ont de l'allure : on retiendra trois frères rônins dégénérés, un guerrier-singe qui pousse des cris de chimpanzé à la moindre contrariété et, en apothéose, un dandy massacreur vêtu de