Lille, envoyée spéciale.
Tout d'abord, s'allonger sur un lit, se faire caresser tout en douceur grâce à un palpeur dirigé par un robot, infatigable masseur. Ce «Salon à chatouille», d'Erwin Driessens et Maria Verstappen (Amsterdam), est à la fois une machinerie artistique et technologique, et du design efficace. Même s'il peut tomber en panne. Ce tripoteur techno est un bon emblème de l'exposition «Design etc., Open Borders», proposée par le collectif néerlandais Droog Design, en ouverture de la troisième saison de Lille 2004, capitale européenne de la culture.
Dans l'ancien Tri Postal, c'est effectivement un grand tripotage entre différentes disciplines que propose «Droog», laboratoire créé en 1993 par le designer Gijs Bakker et l'historienne Renny Ramakers. Sans faire le tri entre les catégories. «Artistes, architectes et designers, explique Ramakers, s'aventurent sur de nouveaux terrains et ne se posent pas la question de savoir si leur création doit être considérée comme de l'art, de l'architecture, du design ou autre chose. On ne relate pas ici la disparition des frontières entre les disciplines. On considère que c'est un fait accompli : l'exposition n'alimente pas la discussion.»
Non-produits «manifeste». Le postulat droogiste offre une liberté que l'on s'accorde dans la vie, moins dans les analyses où l'on reste arc-bouté sur les classifications. Ici, la promenade entre mille et une associations, greffes, croisements et déplacements est évidente. Organisée par 24 H Livin