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Libération
Critique

Peter Sellers, le grand jeu

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publié le 17 septembre 2004 à 2h11

On l'appelait «le caméléon humain». Quatre films très pop des années 60, jusqu'ici inédits en DVD, permettent de retrouver les vertigineuses capacités transformistes de Peter Sellers (1925-1980) : acteur indien plus vrai que nature dans la Party, sommet du burlesque hollywoodien ; psy autrichien à frange et en rut dans le délirant Quoi de neuf, Pussycat ? scénarisé par Woody Allen ; pianiste classique dans le plus sage Deux copines, un séducteur (The World of Henry Orient en VO) du sous-estimé George Roy Hill ; et tour à tour taulard italien, docteur à barbiche, prêtre, carabinier et cinéaste excité dans le Renard s'évade à 3 heures, plaisante satire des plateaux de cinéma réalisée par le vétéran du néoréalisme Vittorio De Sica. Dans ce défilé de personnages baroques, les métamorphoses de la voix comptent autant que la garde-robe : qui d'autre que Peter Sellers aurait pu autant faire rire en discutant avec un canari (le fameux «Birdie num num» de la Party) ou en jurant dans un étrange sabir germano-anglais (le docteur Fritz Fassbender de Quoi de neuf, Pussycat ?) ?

Ces longs métrages sont édités par la MGM, l'un des éditeurs vidéo les plus riches en titres hollywoodiens mais également l'un des plus paresseux. Ainsi, trois films sur quatre sont-ils proposés dans des copies tout juste correctes et sans le moindre bonus, ni accès direct aux chapitres, soit le degré zéro de l'interactivité. Le DVD de la Party sauve l'honneur avec une édition pompeusement appelée «collector» mais