En bordure de la Bièvre, qui coule silencieuse sous le béton, non loin de la manufacture des Gobelins et de l'ancien quartier des tanneurs de Mouffetard, un jeune couple s'est installé dans un bistrot d'un autre temps. Un temps où les quartiers de Paris s'appelaient encore villages, la patronne accorte, et râleuse, la cuisine mijotée sans façon. D'origine dijonnaise, Sylvain Danière a été à bonne école, puisqu'il est passé successivement dans les cuisines de Philippe Detourbes avant que celui-ci ne se lance étourdiment dans des projets tous azimuts , de l'Epi Dupin et de la Régalade, où il fut le second de l'irremplaçable Guy Camdeborde. Après un bout d'essai malheureux dans l'enceinte du Parc des Princes, qui n'est pas vraiment un lieu où l'on songerait aller dîner, il a choisi, il y a six mois, l'option bistrot de quartier.
Ardoise effacée. D'origine indienne, son épouse Vassanthy accueille la clientèle, s'efforçant de contenir les débordements de ceux qui veulent à tout prix caser une chaise de plus dans une salle de quarante places assises, et deux au bar. Réunionnais, le beau Casimir court entre les tables sans se départir d'une gentillesse désarmante. Sylvain Danière se démène dans une cuisine de quelques mètres carrés pour répondre à la demande des clients qui se pressent le soir depuis l'ouverture en mars, attirés par le bouche à oreille ou les confidences du chroniqueur malin de Nova, Alexandre Cammas. A intervalles réguliers, il faut effacer les plats de la grand