Menu
Libération
Critique

La carte de l'entendre

Article réservé aux abonnés
publié le 24 septembre 2004 à 2h16

«God save the Kranes», dieu sauve les grues. Celles des ports en déshérence auxquels Nautilosh tente de redonner un second souffle. Depuis trois ans, l'association squatte les entrepôts et bâtiments industrialo-portuaires abandonnés du môle 1 du port autonome de Dunkerque, qu'elle a reconvertis en lieux de création, ateliers d'artistes et salle de concerts. Le week-end dernier, les docks ont vibré aux basses des groupes de rock, heavy pop et breakcore de Rostock, Gdansk, Riga, lors du festival «God save the Kranes», dont la vocation est de créer une ligne de fret culturel entre les ports industriels, de la Méditerranée à la Baltique.

A cette occasion, se tenait pendant une quinzaine de jours une résidence artistique, intitulée SémaPhore (tour de contrôle), le dernier atelier d'un vaste projet européen de cartographie transculturelle (TCM, voir les précédents ateliers sur http://locative.net) lancé à l'initiative du Rixc, le centre nouveaux médias de Riga.

Matérialiser les flux. Du 13 au 25 septembre, des musiciens, média-artistes et radioamateurs ont scanné les communications radio et tracé au radar le trafic maritime entre Douvres et Dunkerque, point névralgique par lequel transite le plus gros trafic de cargos en Europe. Le résultat de cette cartographie de l'espace acoustique donnera lieu samedi à un concert-performance à partir des enregistrements accumulés et des interceptions live des communications radio. L'objectif : matérialiser les flux d'informations invisibles et i