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Libération

Popelines d'homme et décolletés réglables

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Une ligne simple et sèche, voire androgyne, chez Helmut Lang.
publié le 7 octobre 2004 à 2h28

Helmut Lang ne défile pas, il propose des «séances de travail». Nuance, mais pas des moindres. Elle définit l'esprit de rigueur qui amine le créateur autrichien. S'il capte le vent de fraîcheur qui souffle sur la saison, il ne s'égare pas en dérives romantico-gnan-gnan. Pour beaucoup, la féminité nouvelle passe par des semis fleuris façon papier peint Laura Ashley ; Helmut Lang préfère des jeans blancs peinturlurés de bouquets des champs.

Noeuds marins. La modernité se joue sur la capacité à traduire les envies du moment sur des vêtements contemporains. Sur tous les podiums, il n'est question que de longues chemises de nuit évanescentes, chez lui les robes sont taillées dans des popelines rayées de chemise d'homme. La ligne est sèche, voire androgyne. Les premiers passages donnent le ton, célébrant le retour du tailleur, vêtement clé de la saison. Helmut Lang décline des ensembles en coton rayures tennis : pantacourts et spencers à col matelot.

L'esprit marine, ce sont aussi des robes aux drapés nattés inspirés des noeuds et cordages de bateau. Clin d'oeil au conservatisme régnant depuis trois saisons dans la mode, le collier de perles «bourge» se prend dans les drapés de la robe, quand il ne finit pas éparpillé sur des pulls tricotés lâche.

Aisance. L'allure est simple mais les vêtements pleins d'accidents relèvent d'une construction sophistiquée. Beaucoup de pièces sont modulables, les décolletés des tops réglables par une coulisse, les vestes entrouvertes retenues par des sa