On commençait à se barber ; John Galliano ayant mis de côté ses élucubrations pour pondre une collection Dior gentillette, la Fashion Week virait plan-plan. C'était compter sans Viktor & Rolf, bien décidés à dynamiter l'affaire avec un défilé performance soutenant le lancement de leur premier parfum : Flowerbomb (sortie prévue en février 2005). Le flacon, une grenade, renvoie au début du show. Jambes nues mais visage masqué sous casque intégral, une armée de filles défile en total look noir, micro trench couture, smoking ou robes grand soir. Les références Balenciaga, Yves Saint Laurent et Roberto Capucci s'entrechoquent.
Depuis toujours, Viktor & Rolf se plaisent à une relecture dramatique et postmoderne de la couture. Leitmotiv de la collection, noeuds et rubans se propagent jusqu'à l'enchevêtrement de bolduc en guise de robe. Drôle, radical, astucieux. Les mannequins prennent la pose en bout de podium sur des échelles, à la façon des clichés de mode années 50 à la Irving Penn. Quatre pétards, trois fumigènes, deux feux d'artifice, et le décor monté sur un plateau tournant révèle l'autre face de la collection. Vous avez eu la bombe, voilà les flowers, réponse suave, à la noirceur du début. Tout n'est que camaïeu de roses, robes cocktail blush se fondant au maquillage aubépine. Femmes et vêtements semblent ne faire plus qu'un. Les cheveux s'enroulent comme des rubans-cadeaux. Des volutes de satin maximalistes tourbillonnent en folie. Viktor & Rolf reviennent à leur façon de