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Libération
Critique

Miike shake

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publié le 8 octobre 2004 à 2h30

Takashi Miike est l'un des cinéastes les plus prolifiques de la planète (31 films en huit ans), et, surtout, l'un des plus allumés. On en veut pour preuve cette trilogie ennemie du bon goût qui, après une sortie dans une poignée de salles françaises en janvier, se fait joliment coffret en DVD. Les trois Dead or Alive n'ont guère que deux points communs : le couple d'acteurs Sho Aikawa et Riki Takeuchi (deux superstars de la vidéo au Japon) et l'imagination sans limite de leur réalisateur (un duel à la bombe à neutrons, si, si, c'est possible). Car, pour le reste, tout diverge, les personnages, les histoires, voire le style.

Difficile de trouver des correspondances entre le polar ultracocaïné du premier épisode (et le meilleur), les étranges effluves proustiennes du deuxième et la science-fiction calamiteuse du troisième. Il faut dire que Miike semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes. «Il déteste être assimilé à un sous-Tarantino de bazar, assure Jean-Pierre Dionnet, «passeur» de Miike en France. Car il peut aussi tourner un film très élégiaque comme Bird People of China, et une grosse comédie à la Claude Zidi comme Salaryman Kintaro.» Son prochain film sera, selon Dionnet qui le coproduit, «une espèce de Coup de foudre à Notting Hill thaïlandais. Mais avec un dragon !».

En attendant cette énième bizarrerie, on peut retrouver le sosie nippon de Brigitte Fontaine dans les nombreux bonus (portrait, documentaire, interviews...) des DVD. Et savourer son humour délici