Le défilé n'est pas commencé que déjà la musique Fame de David Bowie donne le ton. Sur le podium, un tapis rouge façon oscars, les photographes parqués derrière des barrières de sécurité : Chanel fait son cinéma. Arrive alors Nicole Kidman, nouvelle ambassadrice du N° 5 (contrat estimé à 7, 5 millions de dollars), et c'est l'émeute. Les caméras de télévision pètent un câble, les paparazzi en viennent aux mains. Pour tenter de remettre de l'ordre, Karl Lagerfeld fait un appel micro : «Veuillez avoir la gentillesse de dégager le podium, sinon le public et mademoiselle Kidman ne verront pas les robes.»
Le show s'ouvre avec Naomi, Linda, Nadia... les super-models des années 90, dans des fourreaux de star. La bande-son martèle Notorious de Duran Duran, la tension monte encore d'un cran ; la collection s'avère électrisante.
Karl Lagerfeld ne se contente pas de manipuler les médias. C'est étonnant comment, depuis plus de vingt ans, il redéfinit, chaque saison, le tailleur maison. Cet été, il opte pour des total looks en tweed rose ultralight. Veste courte, manches retroussées sur un petit corsaire et minisacs en tweed raccord. L'allure est cool, jamais guindée. Autre relecture du patrimoine maison, le noir gansé de beige pour de sublimes ensembles en fine peausserie de cuir froissé. Karl Lagerfeld traduit l'esprit lingerie du moment avec des peignoirs en dentelle sur maillots «bain de minuit». Nouvel accessoire narcissique : le ceinturon à boucle écran plasma pour se regarder le nomb