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Libération
Critique

Terres promises

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publié le 22 octobre 2004 à 2h41

Limoges envoyée spéciale

Une «tasse à moustaches» du XIXe siècle regarde les téléphones en porcelaine de l'artiste Mathieu Mercier datés 2003. Un «bol d'accouchée» du XVIe siècle en faïence lorgne vers une radio conçue au Thim Thom (Thomson Multimedia) en 2000. Confronter des usages complètement obsolètes, voire cocasses, à de nouveaux outils contemporains en porcelaine : c'est le parti pris qui a été choisi pour exposer dix ans de prospection au Craft de Limoges (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre). La collection de ce laboratoire est subtilement distillée dans les salles, allées et jardins du musée Adrien-Dubouché, qui, depuis 1845, a collecté des milliers d'objets, proposant une traversée des siècles à travers poteries et céramiques.

«Sortir de la table». «Nous avons voulu instaurer un dialogue avec le passé, explique Nestor Perkal, le designer-directeur du Craft. Mais surtout montrer que la porcelaine peut sortir des arts de la table.» Depuis dix ans, cette association invite designers, artistes et architectes à jouer avec les propriétés de ce mélange de quartz, feldspath et kaolin, cuit à 1 400 °C, dans une maîtrise de la pâte et du feu portée par le céramiste Gérard Borde. En associant créations libres et recherches industrielles.

C'est un imposant «But de football» de l'artiste Javier Perez, en métal et porcelaine décorés à l'or fin, qui trône à l'accueil de cette exposition-parcours et donne un cadre inattendu aux autres pièces. Cette contre-proposit