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Libération
Critique

Le punk fait son come-black

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publié le 29 octobre 2004 à 2h46

New York envoyée spéciale

Une petite librairie du Lower East Side à Manhattan pleine à craquer. A l'intérieur, une cinquantaine de jeunes, majoritairement noirs, se sont installés devant un écran de projection. Certains ont des piercings, des épingles de nourrice accrochés à leurs vêtements, d'autres sont plus sages, sans aucun signe d'appartenance à une tribu. Jeune réalisateur, James Spooner, 28 ans, vient montrer son documentaire, Afro Punk : The Rock and Roll Nigger Experience, primé dans plusieurs festivals : le Black Harvest, le Jamerican ou encore le Roxbury. Ancien skater, fan de punk-rock, métis d'une mère blanche du Middle West et d'un père noir de Sainte Lucie, tous deux profs, James Spooner a fait le tour des Etats-Unis pendant deux ans pour recueillir les témoignages de punks noirs comme lui, de l'anonyme qui fait tous les concerts, aux musiciens des Fishbone en passant par ceux de TV on the Radio.

A l'instar de ces derniers qui ont remporté un beau succès avec leur premier album Deseperate Youths, Thirty Babes, le punk-rock attire de plus en plus d'artistes noirs. Même le rappeur Mos Def le confirme cette semaine avec son nouvel album The New Danger (lire ci-contre), dont certains des morceaux ont été enregistrés avec Black Johnson, son groupe formé par des musiciens de Bad Brains et de Living Colour. Dans les clubs de New York, d'autres tentent des expériences. Jamaïcaine, Italee met au point une fusion entre dancehall et rock. A Brooklyn, Game Rebellion mélange