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Libération

Une boutique où le sexe est accessoires

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publié le 29 octobre 2004 à 2h46

New York envoyée spéciale

Il y a ce petit geste en plus. Du papier de soie, rose pâle, posé sur le dessus du sac, par une fille qui a quelques piercings et des bleus sur les bras. Et vous repartez avec quelques dildos (godemichés) et vibros que personne ne verra dans votre joli paquetage, camouflage d'un shopping chic, la main encore chaude d'avoir beaucoup essayé, et le sourire canaille d'avoir osé. Le plaisir féminin eut ses traités, ses zones d'ombres, ses dompteurs et ses menteurs. Il a ses boutiques.

New York forcément, ville du célibat, du dating (chasse organisée du prince charmant ou, plus prosaïquement, du bon parti) et des sorties entre copines. C'est devenu un mode de vie, une série culte (Sex and the City). Lui fallait bien des accessoires à cet avatar de féminisme qui réclame l'égal plaisir.

Pépère ou transgressif. On est sur Mercer street, dans Soho, quartier chic et branché, à côté d'un bistrot aux tables léchées prêt à devenir cantine de yuppies, à deux pas des galeries et de Yamamoto. La couleur vous appelle, sucrée, chaude, ludique, c'est rose, c'est rouge, c'est jaune. L'antre de l'orgasme féminin a les mêmes teintes que ses rêves amoureux. Loin des back-rooms glauques de l'homo erectus. Rien en vitrines. De loin, l'endroit pourrait vendre de la layette ou des cosmétiques. Sauf qu'ici le lipstick est un vibro de poche à glisser dans le sac. De près, du sexe sans la lingerie. C'est le troisième sex-shop pour filles ouvert par Claire et Rachel. Elles sont lesbi