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Critique

Cartes noires

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La 4e édition de la Biennale de Saint-Etienne invite l'Afrique, du Cap au Maghreb. L'ambition : emmener les savoir-faire artisanaux vers le design.
publié le 12 novembre 2004 à 2h59

Saint-Etienne envoyée spéciale

Une danse entre une chaise scandinave et une natte africaine. Dès l'entrée du Parc expo, qui héberge la quatrième Biennale du design de Saint-Etienne, on assiste, via un diaporama sur fond de percussions, à une rencontre formelle «entre le design puriste du Nord et l'artisanat du Sud». Une démonstration un peu mécaniste et pétrie de très bonnes intentions. L'instigatrice de ce rapprochement, la Néerlandaise Li Edelkoort, directrice de l'Ecole de design d'Eindhoven, déclame : «Ce jeune siècle verra le Nord et le Sud s'embrasser... vers un modernisme à la fois archaïque et contemporain.» Ce dialogue «universel» entre objets blancs et nègres introduit l'engagement de la manifestation stéphanoise qui, depuis 1998, confronte le design, les arts décoratifs et l'artisanat de tous les continents, en privilégiant un axe Nord-Sud. «Imaginons la Biennale 2004 comme un immense lieu de transit international pour objets, pensée, idées», explique Céline Savoye, commissaire de cette «démonstration». Cette année, l'Afrique est très clairement l'invitée d'honneur à l'entrée.

Présentation double. Kiosque mobile, démontable et modulable, destiné aux vendeurs de rue, de Fasil Giorgis (Ethiopie). Meuble à sept tiroirs à partir de poêles à frire de Hamed Ouattara (Burkina Faso). Ces pièces s'affirment particulièrement dans l'exposition «Made in Africa» (1), qui réunit des créateurs de tout le continent, à travers une sélection de 45 objets. Cette présentation «double»