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Libération
Critique

Les basiques de Verhoeven

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publié le 19 novembre 2004 à 3h05

Catalogué à son grand dam comme «spécialiste de la science-fiction à effets spéciaux» aux Etats-Unis, Paul Verhoeven a décidé de revenir travailler dans ses Pays-Bas natals pour, assure-t-il, «retrouver la réalité». En attendant son film sur la Seconde Guerre mondiale (The Black Book, tournage imminent) et ses adaptations de grands noms du polar européen (Henning Mankell, Boris Akounine, en projets), on peut retrouver en DVD cinq des six longs métrages réalisés par le «Hollandais violent» avant son exil hollywoodien.

Il y a de tout dans les débuts de Verhoeven. De la comédie de moeurs (Business is Business) et du Dickens trash (Katie Tippel), du film d'action historique (Soldier of Orange, présenté ici dans un director's cut qui renforce son ambiguïté) et du polar compliqué (le Quatrième Homme). Des tentatives étonnantes (Turkish Delight, croisement réussi entre Love Story et le Dernier Tango à Paris) et des boursouflures pénibles (le symbolisme écrasant du Quatrième Homme). Le cinéaste se montre d'ailleurs d'une étonnante franchise autocritique dans ses commentaires audio, pointant telle scène bâclée faute d'argent («Une scène de cul coûte moins cher qu'une grande scène de révolution socialiste», se justifie-t-il sur Katie Tippel), ou tel scénario bancal avec une sévérité parfois excessive (Business is business, dont la santé grivoise fait penser aux premiers Almodovar, vaut plus qu'un simple «film de commande»). En dépit d'une fâcheuse tendance à la paraphrase, ses commenta