Le sac à main est un utérus externe. C'est la thèse de la féministe australienne Germaine Greer, pour qui cet accessoire serait le reliquat d'une conception très archaïque de la femme. Genre «femme poche», juste bonne à porter des enfants et à trotter derrière son chasseur de mari. Sans vouloir entrer plus avant dans le débat, on peut juste constater que cette hypothèse omet l'existence de «l'homme à sac», à sac de sport, de coursier, de facteur, à besace, gibecière, musette, DJ bag... En tout cas, plus le gros sac à dos en vogue dans les années 90, celui que les jeunes cadres dynamiques arboraient sur un costume-cravate afin de pratiquer leur alpinisme horizontal, le plan de carrière. C'est le sac petit ou moyen sous forme de sacoche ou de poche en bandoulière qui remporte aujourd'hui les suffrages. Idéal pour le «sédentaire mobile». Un truc dans lequel on met son portable, ses clés, son permis, son iPod, ses chewing-gums...
Apport techno. Un contenant qui ressusciterait le baise-en-ville, best-seller de la maroquinerie masculine dans les années 70 ? Son devenir-VRP l'avait complètement ringardisé, il sort maintenant masqué du purgatoire de la beaufitude pour renaître dans des matières industrielles plus tendance. Typiques : la poche en toile noire, portée-croisée avec son label rouge, Manhattan Portage, marque des coursiers new-yorkais. Plus pointue encore, la version «fait main» en bâche de camion, chez Freitag, prisée des fans de techno berlinoise. Notons, au passage,