Un dimanche soir sur ONPP. Un sosie de Marc-Olivier Fogiel, plus tendre, moins carnassier, joue du violon. Très concentré, sur le plateau. En incrustation, le visage de Julie Depardieu apparaît régulièrement. On ne comprend pas pourquoi ses yeux pétillent d'humidité. Le réalisateur s'attarde. Tous les invités, d'Alice Dona à Stéphane Bern, sont tétanisés de bonheur. Dans un instant, Fogiel va dire que les yeux pétillants de Julie, en fait, pleurent. Le jeune musicien aux yeux très noirs et au front soucieux continue de virtuoser. Il joue un morceau violon + piano qui rappelle quelque chose de déjà-ouï. Bien sûr, ces sinusoïdes primesautières appartiennent à Stéphane Grappelli, sous licence, registrated mark. Mais pas seulement. Ces virages violoniques produisent aussi une sensation de déjà-vu. Une succession de courbes serrées, de lignes et de tunnels franchis. Dans notre souvenir, réactivé par le son, ça se passe dans une voiture un peu ancienne. Une DS vert métallisé dont les circuits sont niqués. A bord, deux types à l'avant, deux filles à l'arrière. Ils roulent vers une mort certaine ou au moins un semi-carnage, mais dans la joie. Ils viennent de baiser dans les herbes. Ils ont «cunnilingué» la plus jeune des filles pour l'initier, puis pour la dépuceler. Avant de faire l'amour tous ensemble. Sur le plateau d'ONPP, Julie Depardieu pleure vraiment. Comme prévu, Fogiel le relève bruyamment. Le violoniste s'appelle Laurent Korcia. Il vient d'interpréter le thème des Valseus
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