C'est revendiqué : 56k TV est une chaîne bâtarde, mi-télévision, mi-Web. Elle n'existe qu'en ligne mais se regarde comme une chaîne télévisée. Elle singe la grille de programmes du petit écran (fictions, talk-shows, animations, séries télé, infos, cul) mais avec les moyens (outils low tech, budgets limités) et l'esthétique du Net (Flash, pixels, bannières, vidéo basse déf, webcam, interactivité, moteur de recherche, code). La «Bastard Channel» a été officiellement lancée samedi à Viper, festival d'art-médias de Bâle, et réalisée par Xcult sur une initiative de Pro Helvetia (fondation suisse pour la culture). Projet international d'art en ligne, 56k TV rassemble des artistes de Bâle, Berlin, Genève, Johannesbourg, New York, Ostrava, Paris, Séoul, Tokyo et Zurich. Pour l'instant, elle propose sept émissions, avec un nouveau programme tous les mois. Comme pour la télé, ces programmes ne sont accessibles qu'à certaines heures et non en continu, histoire de prendre à rebours les habitudes de consommation boulimiques et compulsives des zappeurs et surfeurs invétérés. Pour chaque émission, un teaser pour allécher l'audience, avec les jours et heures de diffusion. «L'esprit Bastard Channel, explique le commissaire du festival Reinhard Storz, est celui du Web : le débit bouillonnant de la télévision y croise celui hésitant du modem de 56k.»
Intrigue transpacifique. Certaines émissions se savourent comme des films. Le web-thriller chaotique de Jimpunk Acidmissile trois minutes à coup