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Libération
Critique

Une nuit en plein art

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publié le 26 novembre 2004 à 3h11

Le froid piquant et le ciel cotonneux qui enveloppait Bâle, déjà tout enguirlandée, n'ont pas découragé quelques irréductibles festivaliers de s'embarquer pour la Digital Art Night, parcours d'installations, concerts et performances aux quatre coins de la ville. Explorer l'impact social et culturel des technologies mobiles, à une époque où la crise de confiance a succédé à l'enthousiasme originel, était l'ambition de cette édition du festival Viper. Piotr Cofta, chercheur au Medialab Europe, évoquait ainsi des «technologies totalitaires» (intrusion dans la sphère privée, dérive vers une société de surveillance), tout en appelant le public à se réapproprier ces infrastructures pensées contre lui.

Cartes acoustiques. Détournements et réappropriation, c'est le leitmotiv des artistes qui animaient cette déambulation nocturne. A bord de la navette qui sillonnait la ville, Mumbai Streaming Attack, collectif zurichois, présentait son projet Tramjam, session d'improvisation collective en réseau depuis les lignes de tram (chaque participant choisit une ligne et y collecte des sons) rythmée par les horaires de passage des tramways. Le collectif a ainsi dressé les cartes acoustiques de villes comme Vienne ou récemment Rotterdam, retransmises en live sur le Net. Le bus largue ses occupants à la gare du Nord, centre pour la musique expérimentale, où l'artiste polonais Pawel Janicki faisait entendre sa grinçante Ping Melody, un dialogue musical entre un instrumentiste et le réseau Internet