Menu
Libération
Critique

Une vie de «Life»

Article réservé aux abonnés
publié le 3 décembre 2004 à 3h18

En 1972, l'hebdomadaire illustré Life cesse sa parution après trente-six ans d'existence et malgré huit millions de lecteurs. La concurrence de la télévision sur le marché publicitaire est trop forte, le magazine doit s'incliner. Alfred Eisenstaedt, Robert Capa, Eugene Smith, Margaret Bourke-White, Larry Burrows... le journal fut une formidable vitrine pour le travail de ces grands photographes.

Un pavé de 600 pages retrace ces heures glorieuses : trente-six ans d'histoire contemporaine s'y déroulent en 600 images, dont certaines devenues iconiques. Un Who is Who prestigieux où, après le nom de chacun des 99 photographes du magazine, suivent une courte biographie et un portfolio. La Seconde Guerre mondiale et celle du Vietnam y occupent une part importante. Nombre de photographes de Life étaient en première ligne. Comme Larry Burrows, qui a laissé des images couleurs, d'apocalypse et de boue, d'une grande humanité. Burrows ne pensait qu'à son devoir de témoigner et pas à sa survie. «Je ne peux pas me permettre le luxe de penser à ce qui pourrait m'arriver», disait-il.

Mais Life, c'était aussi la vie en temps de paix, dont les faits et gestes des célébrités. Marilyn Monroe est la star qui apparaît le plus souvent. «Son grand talent était sa capacité à exprimer sa "disponibilité", déclara Philippe Halsman qui la saisit sautant à pieds joints. Je me souviens qu'il y avait trois hommes dans la pièce. Chacun d'entre nous pensait que si les deux autres partaient, il se passerait que