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Libération
Critique

Les nuits mondaines du Baron

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publié le 10 décembre 2004 à 3h25

Björk y passe des disques «incognito» (sic). Melvil Poupaud y passe ses nuits. Et, l'autre soir, on y a vu Kirsten Dunst, la petite blonde de Virgin Suicide, la fiancée de Spiderman. Le Baron, avenue Marceau, dans le VIIIe arrondissement de Paris, c'est le «bar lounge hype du moment». Certains disent même que c'est «le Mathis de la nouvelle génération». Le taulier voit plutôt le lieu comme un «Castel d'aujourd'hui, où les copains viennent avec des copains». Dès l'entrée, on comprend ce qu'il veut dire : un lieu nocturne de privilège, un accélérateur de rencontres, avec le «bon» mélange d'artistes en tous genres, de Sofia Coppola à Simon Liberati (le chantre des petits matins blêmes des milieux narcissico-décadents dans son Anthologie des apparitions).

Tapis rouge. Le Baron, c'est un club privé, loin du clubbing industriel. L'endroit parfait pour qui aime se reconnaître dans un petit monde. Alors, pour passer la porte, filtrée par Francis (un complice de Baer et Wizman) ou Sam, et boire sa vodka-cranberry, mieux vaut venir avec un habitué. Le Baron, c'est aussi un monde d'effusions, avec ses «Ahhh ! Tiens, tu es là !», «génial, tu es là aussi» et ses embrassades sous les lampes en verroterie, près d'un négrillon d'époque qui tient les chandelles. Un monde de jolies filles, plutôt jeunes, «qui font un bel effort» (vestimentaire), avec des pulls légers sur leurs épaules nues et des escarpins bleus pailletés foulant le tapis rouge qui mène aux toilettes, théâtrales, dans un décor