Ils voulaient la peau de Bush, mais le patricien texan domine toujours la Maison Blanche et le monde. Alors que Fahrenheit 9/11 et le Monde selon Bush sortent en DVD, ces documentaires militants de circonstance ont-ils encore un quelconque intérêt, deux mois après la réélection, cette fois-ci sans équivoque, de George Walker Bush ? Oui, doublement oui. La puissance des images, souvent inédites, collectées par Michael Moore et le rythme infernal de son film-Palme d'or impressionnent toujours autant. Tout comme le montage impitoyable par lequel William Karel, s'inspirant des livres-enquêtes du journaliste Eric Laurent, construit son réquisitoire rigoureux contre l'administration Bush et ses mensonges.
Casting. Sur l'édition collector du Monde selon Bush (1), le casting des commentateurs ne manque pas d'allure avec un ex-ministre des Affaires étrangères (Hubert Védrine) qui analyse les enjeux de la rivalité Etats-Unis/Europe, le plus célèbre écrivain américain (Norman Mailer) qui vilipende la médiocrité intellectuelle du fils Bush («La démocratie doit aller de pair avec la progression du langage», assure l'auteur des Nus et les morts, or George W. «ne sait pas parler»)... Mais aussi le doyen du Sénat américain, Robert Byrd. Dans le film de Karel, ce politicien de Virginie-Occidentale crevait l'écran par une diatribe enflammée contre la politique étrangère «incompétente et arrogante» de Bush. Le DVD propose la version quasi intégrale de ce discours à la tribune : soudain, ce n'es