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Libération

La révolte des pelotes

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publié le 7 janvier 2005 à 23h27

Certains exhument la disquette, d'autres les aiguilles à tricoter. Loisir ringard qu'on pensait réservé à quelques mamies récalcitrantes, le tricot est redevenu fashion. Et les activistes de la maille l'utilisent comme médium militant. Le collectif de tricoteurs new-yorkais microRevolt, en pelote contre l'exploitation des ouvriers dans les usines de confection du tiers-monde (sweatshops), a lancé des projets pour sensibiliser l'opinion publique, notamment leur Nike Blanket Petition, une couverture formée de centaines de petits carrés crochetés et tricotés par des particuliers représentant la fameuse virgule du fabriquant de chaussures. Chaque carré vaut pour une signature (la couverture fait aujourd'hui 4 mètres de large) et la pétition pour un travail équitable sera envoyée au PDG de Nike, accompagnée d'une lettre réclamant que les produits Nike soient manufacturés en accord avec les conventions de l'Organisation internationale du travail.

Du pixel à la maille, il n'y a qu'un pas : le collectif a également mis au point un logiciel gratuit, Knit Pro, pour fabriquer ses propres modèles à partir de n'importe quelle image. Une application créée pour le projet Logoknit, qui consiste à tricoter le logo des marques dans des pulls, des bustiers, des jambières. «Un geste ironique qui renvoie à la saturation de notre culture visuelle par les logos, explique l'instigatrice du projet, Cat Mazza, au magazine Knit Knit. C'est un acte absurde qui glorifie et agresse à la fois le pouvoir sy