Le DVD est arrivé à point nommé pour les artistes visuels, leur permettant de fixer leurs créations et de diffuser plus largement leur travail. Une manière de contourner le caractère éphémère du live, un moyen aussi de formaliser les collaborations entre artistes de l'image et du son (sur des DVD dits AV, pour audiovisuel). Pionnier sur le secteur, les Britanniques d'Addictive TV pilotent des collections thématiques comme Mixmasters ou Audiovisualize, et D-Fuse, collectif de designers londoniens, expérimente la forme interactive sur son DVD D-Tonate. En France, Eric Dalbin a lancé une ambitieuse collection de «musique visuelle» (à venir le duo japonais Jin et le graphiste François Châlet...). Des compilations (Reline2, SoundXVision...) proposant des sélections d'oeuvres audio-visuelles expérimentales se multiplient. Pas toujours dénué d'arrière-pensée. «Le médium DVD est intéressant à la fois pour les musiciens et pour les vidéo-artistes, estiment le duo électro Funkstörung qui vient de sortir un très séduisant livre-DVD. La musique se diffuse aujourd'hui surtout par l'échange de fichiers MP3. En ajoutant des vidéos ou en faisant un bon travail sur le packaging, ça permet de donner une plus-value. Les vidéos aident à promouvoir la musique, et la musique aide l'artiste visuel à se faire un nom.»
La démarche du duo germano-italien est plutôt originale. Funkstörung a lancé l'été dernier un concours sur son site Web, invitant les designers et autres tripoteurs d'image à remixer e