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Libération
Critique

Monceau de choix

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publié le 7 janvier 2005 à 23h29

L'hiver s'annonce beau avec la réouverture, après plusieurs mois de chantier, du Jardin, le restaurant du Royal Monceau. La cuisine y est confiée à un tout nouveau chef, Christophe Pelé, qui, à 35 ans, opère sur un registre plutôt classique. Nous sommes ici dans la lignée de ces restaurants de palace qui font depuis quelques années de réels efforts pour attirer une clientèle de l'extérieur. En vingt et un ans, le Jardin eut des chefs épatants, comme Bruno Cirino, qui s'est replié sur la Côte dans une maison médiévale de La Turbie, ou encore Stéphane Mack, émule du génial Claude Peyrot. Mais il eut toujours à souffrir d'une déco invraisemblable, héritée des années 70, d'un pavillon en plastique doré posé au milieu d'une cour.

L'hôtel vient d'être refait par Jacques Garcia, qui brode autour du faux style Empire. Le bar, en rouge, fait un peu bordel de Marrakech. Le restaurant italien (dont la cuisine est, aussi, appréciable), qui occupait l'historique «salon Louis XV» le long de l'avenue, est beaucoup plus cosy. Quant à l'affreux pavillon du Jardin, il a été couvert de tentures et de faisceaux de lances, ce qui en fait une sorte de tente libyenne. Alentour, la végétation, misérable, ne fait pas honneur au nom du restaurant (on promet mieux d'ici à l'été). Et, à l'intérieur, le harpiste doit réjouir les couples américains du troisième âge.

En tout cas, Christophe Pelé, élève de Cirino passé par quelques grandes adresses parisiennes, est un garçon enthousiasmant. Un coup de haute