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Libération
Interview

«Cette semaine, j'ai dû voir 150 collections»

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publié le 4 février 2005 à 0h22

Aux défilés, une entrée et un carré particuliers leur sont réservés et la plus grande attention leur est accordée, surtout s'ils sont japonais. Ce sont les buyers, acheteurs donc : chargés pour des boutiques ou des chaînes de grands magasins de repérer et commander les prochains achalandages. Aldric Speer est français, n'a pas le look costard noir-mallette des chouchoutés du premier rang : barbe de trois jours, sweat à capuche, jean. A 26 ans, il figure pourtant parmi les buyers qui comptent, puisqu'il est mandaté par le groupe Sazaby qui recouvre neuf boutiques japonaises (et une chaîne de restaurants), et les chaînes hongkongaises And A et Ztampz (huit boutiques).

Concrètement, en quoi consiste ce métier ?

D'abord, voyager beaucoup... Milan, Londres, Paris, New York, Tokyo, Hongkong, Berlin, Düsseldorf, Copenhague, etc. ça n'est pas tant aller aux défilés que dans les salons, visiter les showrooms, voir les vêtements, les essayer, et, surtout, rencontrer les gens sur place, pour échanger, être informé. Avoir un réseau, l'entretenir, c'est capital. Et là, j'ai un avantage : parallèlement à cette activité de buyer, j'ai cofondé à Paris la boutique et la marque de vêtements Surface To Air, j'organise aussi les salons de créateurs Rendez-vous. Du coup, je connais à la fois tous les acheteurs ­ on est une trentaine comme moi à sillonner la planète ­ et toute la chaîne, de la création à la distribution.

Sur quels critères achetez-vous ?

C'est très variable, selon la clientèle envisa