Pour la deuxième salve des manifestations consacrées à l'univers domestique, Maison & Objet (1) s'impose comme la grosse foire économique qui monte. Fêtant ses dix ans, cette entité tentaculaire a, côté mobilier, raflé des éditeurs que l'on ne voit plus au Salon du meuble ; et, côté tissus, empiété sur les belles allées de la Biennale des éditeurs de la décoration. La recette de cette capitalisation est simple : «Profiter du contexte, de la dynamique mode créés par les défilés et les salons qui se déroulent au même moment, explique Etienne Cochet, manitou de ce grand raout commercial. Et proposer un art de vivre complet, rapprochant accessoires, objets, mobiliers, tissus. De la décoration au design.» C'est ce qui attire les professionnels qui y «trouvent des sources d'inspiration» pour créer des «univers» tout faits.
Ces différents champs de foire (ethnique, art de la table, déco, accessoires, design), où l'on croise aussi bien des alignements de chariots de supermarché, des senteurs lourdes de savonnettes, les derniers faitouts Alessi ou le très beau mobilier Moissonnier, style XVIIIe, aux patines colorées, sont autant de lieux où prolifèrent tous les savoir-faire des entreprises. Mais pas seulement ! Y sévit aussi un mot polluant : tendance. Cette expression a perdu le charme de son étymologie : «inclination (amoureuse)». Au XIXe siècle : «évolution (de quelque chose) dirigée vers un but, une fin (ou conçue comme telle) ; force ou ensemble des forces qui y tendent (in Rober