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Libération
Critique

Metallica de mâles en psy

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publié le 4 février 2005 à 0h22

Tout est possible, même du hard-rock dans les pages DVD de Libération... Les réfractaires au gros metal qui tache auraient toutefois tort de mépriser Metallica : Some Kind of Monster, aussi bien le film inédit en salles que ses formidables bonus. Au-delà des séances d'enregistrement en studio de l'autoproclamé «plus grand groupe de rock au monde» (en tout cas le plus vendeur : 100 millions d'albums écoulés), le documentaire de Joe Berlinger et Bruce Sinofsky est une incroyable mise à nu des sentiments, entre sitcom trash et tragédie antique.

Genèse chaotique. Au départ, les deux réalisateurs, connus aux Etats-Unis pour deux contre-enquêtes chocs sur des faits divers (Brothers Keepers et Paradise Lost, inédits en France) devaient concocter un bonus promotionnel, genre «les coulisses-du-nouvel-album-de-Metallica». Le tournage était prévu pour deux mois, il se poursuivra... trois ans. Dès le premier jour, Berlinger et Sinofsky découvrent que le groupe, traumatisé par le départ de son bassiste, Jason Newsted, suit une thérapie avec un psy spécialisé dans les querelles d'ego au sein des équipes de football américain. Le film montre ainsi l'influence grandissante de l'analyste sur la vie du groupe («Phil Towle incarne le metal. Il écrit la musique, les paroles et joue de tous les instruments», plaisante à moitié le batteur Lars Ulrich dans une des quarante scènes coupées) pendant la genèse interminable et chaotique de l'album St Anger : inspiration en berne, départ surprise du chan