Comme les défilés de prêt-à-porter masculins du week-end dernier concernaient l'hiver (prochain), on pourrait arguer d'une frilosité de saison. Mais la relative prudence observée sur les podiums parisiens semble surtout liée à un impératif économique : il faut vendre, et ça passe par un minimum de retenue.
Tour d'horizon, en six typologies maison, de l'homme 2005.
Le néoconservateur
Son iPod est réglé sur IAM ou Massive Attack quand il va travailler à la Défense. Le bébé trader est bien obligé de porter des costards, vu son boulot, mais il les choisit décontractés. Comme chez Givenchy, où le couturier britannique et black Ozwald Boateng, formé chez les tailleurs chic de Saville Row, casse les coupes nickel et coloris globalement anthracites de ses costumes par des détails hip-hop : le manteau en tweed récupère une capuche ; le long gilet violet aussi. Avec Stefano Pilati pour Yves Saint Laurent, les verts bouteille et les bleu nuit égayent les costumes (dont un manteau en laine violet, à la fois superclasse et audacieux) et chez Rykiel, on joue à fond le télescopage : costumes à carreaux portés avec de gros noeuds pap' rayés ou avec des pulls dont un pan est négligemment retenu au-dessus de la ceinture, pantalon en velours rose shocking, tee-shirt rayé jaune et noir auquel répondent des chaussettes rayées bleu et rouge, gants rouges à pois noirs pour accompagner un costume marine. Paul Smith prouve qu'il peut y avoir une vie après la rayure et propose pas mal de carreaux (veste