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Libération

Transe d'en bas

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publié le 4 février 2005 à 0h22

Nous sommes en pleine «présidentielle 2007». Après l'inexplicable accident de kitesurf de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac se représente. Lionel Jospin aussi. Pourtant, la communication politique a radicalement évolué. Les analystes datent précisément la rupture épistémo-politique au 20 janvier 2005. Ce jour-là, Le Premier ministre de l'époque commente la «sinistrose» des Français. Jean-Pierre Raffarin enlève alors rageusement sa veste, ramène ses cheveux en arrière et entonne un hit connu : «Il arrive parfois que ton moral se casse/Pour ça, moi j'ai trouvé un remède efficace/La Positive attitude (bis).» Ce jour-là, la jeune chanteuse Lorie prend une place singulière dans la mémoire médiatique aux côtés d'Yves Montand (le Temps des cerises à Sept sur sept). Elle sera ironiquement rebaptisée «La Mièvre hexagonale» par l'historien Michel Winock. Politiquement, Jean-Pierre Raffarin ne survit pas à son audace. Michel Sardou lui succède aussitôt. «La France a besoin d'un artiste populaire indépendant», justifie solennellement le président de la République, s'appuyant sur les bons résultats financiers 2004 du chanteur : une marge brute de 3,7 millions d'euros. Mais le live historique de Raffarin a aussi affecté la campagne de terrain. Après avoir abondamment utilisé Me Gustas tu de Manu Chao dans ses précédents meetings, Lionel Jospin entre désormais avec Qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? de NTM. Le jeune candidat des Verts, Yann Werhling, abuse quant à lui d'une adaptati