A treize millions d'années-lumière de la terre, M83 est une galaxie jumelle de la nôtre, située dans la constellation de l'Hydre femelle. Plus près de nous, installé à Antibes sur la Côte d'Azur, M83 est aussi un puissant véhicule à divagation stratosphérique, chimère somnambulique et autres envolées psychédéliques en chambre.
Repéré en 2001 avec un premier album où les nappes de synthé lunaires le disputaient aux strates de guitares saturées sur fond de voix «vocodé» ambient, ce qui était à l'époque un duo tout juste sorti de l'adolescence vit pleuvoir les louanges méritées.
Ode à la nuit. Jetant sans y avoir pensé un pont entre rock noisy romantique et electronica contemplative, M83 fut dès lors comparé à une rencontre entre Air et My Bloody Valentine. Compliment qui leur colle à la peau, alors qu'ils sont trop jeunes pour avoir tripé sur My Bloody Valentine (Mogwai serait plus leur came), se réclamant plus volontiers des groupes allemands planants des années 70 ou de Neil Young.
Depuis, M83 n'a pas beaucoup changé. En 2003, Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts, deuxième album un peu perdu dans l'éther, fut pourtant encore plus chaleureusement accueilli. Au point que le jeune duo, à l'époque brièvement parisien, donna des concerts jusqu'aux Etats-Unis. Before the Dawn Heals Us atterrit aujourd'hui, nouvelle vision cosmique en son surround dont le propos est mieux affirmé.
D'une ampleur à donner le vertige, luxueusement produit, ce troisième CD entre chien et loup, ode à la nuit