Il n'a rien de très médiatique. N'est pas non plus représentatif d'une nouvelle génération urbaine, façon Wen Hui, invitée au Festival d'automne en 2003. Le parcours de Gang Peng, le chorégraphe de Si loin, si près, né en 1966, est beaucoup plus classique : initiation, dès le plus jeune âge, aux techniques artistiques, conservatoire en province, institut de danse de Pékin. Point d'orgue logique : nommé en 1993 premier danseur au Jeune Ballet de Pékin, il fait ses premiers pas en Occident avec le Jeune Ballet de France (JBF), avant de passer interprète chez Régine Chopinot à La Rochelle, jusqu'en 1998.
Fleuron communiste. Chez elle, il ne brille pas, enfin, pas plus qu'un bon danseur-interprète. Mais, timide, discret, chétif, un rien maladif même, il retient l'attention. Comment a-t-il pu digérer tout cela, cette culture si éloignée de la sienne ? Comment Gang, promis à un avenir d'artiste chinois, fleuron du communisme, a-t-il échappé à l'héritage familial, son père ayant interprété les plus grands rôles de l'Opéra de Pékin ? Comment parvint-il en France ? Autant de questions auxquelles Gang Peng ne répond pas.
C'est grâce à la compagnie de Canton, puis à Alvin Ailey, tous deux invités à Pékin, qu'il réalise que bien des champs d'exploration sont possibles dans la danse. Il saute sur un visa de six mois pour danser au JBF et se présente chez Mathilde Monnier : «Mais je ne suis pas rentré, je ne parlais pas français.» Il atterrit alors chez Chopinot, sur les conseils de Philipp